twitto ergo sum

Un passeport vert...qui s'ouvre à l'envers

Vive le Maroc !  A bas les Marocains ! C’était mon deuxième choix de titre. Les Marocains sont mal aimés. Par eux-mêmes avant de l’être par les autres. Nous ne ratons aucune occasion pour nous rabaisser à nos yeux. Nous adorons notre pays, et nous nous détestons entre nous. Même éloignés, nous revenons aussi vite et souvent que nous le pouvons au bled. Nous pourrions faire énormément pour notre pays mais nous n’hésitons pas à tout entreprendre pour bénéficier d’une autre nationalité. Certains y risquent leur vie, d’autres se marient ou encore travaillent longtemps pour ce faire. Les premiers l’utilisent comme échappatoire à la misère quand les autres préparent la mission française aux enfants ou une issue de secours en cas de malheur.

 

Les Marocains des années 60 et 70 étaient pourtant fiers de leur nationalité. Ils retrouvaient une nationalité indépendante, libre et triomphante d’avoir résisté et combattu. Aujourd’hui, les mentalités ont quelque peu changé. La religion a remplacé la désillusion peut être… En témoigne un sondage mené l’été par l’Economiste où les jeunes définissent leur identité comme étant musulmane avant d’être nationale. Le même sondage a indiqué tout de même une confiance en l’avenir du pays et en ses institutions… Alors pourquoi fait-on une aussi mauvaise presse du Marocain ? On le traite d’inculte et on applaudit, de barbare pendant l’Aid, de vendu à l’approche des élections, de se prostituer s’il veut développer du tourisme, d’hypocrite pendant Ramadan, d’incapable à la défaite d’un match de football, de fainéant ou de voleur quand il mendie, de pervers quand il écoute du chaabi, de schizophrène…et j’en passe !!!  J’ai cité une partie seulement de ce que j’ai pu lire dans les réseaux sociaux, les journaux et magazines marocains, vous pouvez compléter la liste au fur et à mesure de vos lectures. Personne ne rate une seule occasion de fustiger son prochain. Et plus nous recevons de coups, plus nous aimons. Nous assistons en somme a une scène de sado-masochisme grandeur pays. Des fouets peuvent être insérés dans les magazines et remplacer les articles, les messages peut être passeraient mieux. Ou bien, nous pourrions organiser pour notre salut des scènes de flagellation collective.

 

Nous n’aimons pas le « made locally », le « think locally »… A mes débuts ici, je croyais que les Marocains tombaient trop facilement en fascination devant tout ce qui venait de lkharij (l’étranger) et devant ceux qui en venaient (étudiants, touristes, expatriés…etc). Aujourd’hui je sais pourquoi. Nous ne nous aimons pas assez, nous ne nous faisons guère confiance. Ce n’est pas qu’on le voit plus fort que nous, c’est nous qui nous positionnons plus bas que tout. Et il faut nous le rappeler à chaque fois, si possible, que nous sommes vraiment minables. On attend l’aval de la communauté internationale pour que l’on reconnaisse un talent, pour que l’on crie haut et fort et que l’on souligne le pays d’origine, la ville de naissance de telle star, tel écrivain ou tel homme politique et qu’on l’accepte comme un des nôtres. Quand on arrive à ce stade, nous sommes même prêts à retrouver l’aïeul marocain caché de cette célébrité… Alors qu'on aurait pu l'adopter dès le départ.

 

Bref, nous  sommes champions du monde du cynisme et pour celà j'avais déjà écrit un autre post. Un faux-vrai test pour sonder votre état d'esprit vis à vis du <Made In Morocco>. Sans faire ce test, regardez plutôt autour de vous, qui est fier de ce passeport vert qui s’ouvre à l’envers ? Et vous, l'êtes vous ?

 

 



10/02/2012
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